Révéler la capacité des acteurs à transformer les pratiques en restauration collective
Les premiers pas pour réunir les parties prenantes
Vous êtes parent, salarié dans une entreprise, élu d’une commune ou d’une collectivité territoriale, cuisinier dans une cantine, et vous souhaitez agir pour introduire la bio dans la cantine de votre entreprise ou de l’établissement scolaire de votre commune ?
En premier lieu, il est essentiel d’interroger, de consulter, de solliciter, d’informer puis de mobiliser tous les acteurs concernés par ce projet. Commencez par regrouper toutes les volontés afin de bâtir un projet sur des bases communes. Vous allez ainsi réunir autour de vous des acteurs de tous niveaux : parents d’élèves, cuisiniers, gestionnaires,élèves, élus, groupements d’agriculteurs bio locaux… Il est primordial que le projet devienne un projet global et transversal.
Pour avancer, vous pouvez organiser des réunions ou activités – discussion autour d’un buffet bio, projection d’un film documentaire lié au sujet, débat avec des intervenants ayant mis en place un projet similaire.
Après vous être renseigné sur la filière bio, vous pourrez ainsi commencer à fixer des objectifs raisonnables et graduels, donc accessibles : quels produits, à quelles périodes, à quelles fréquences, quelles animations pour accompagner l’arrivée de ces nouveautés ?
En faisant régulièrement le bilan de la mise en œuvre, vous pourrez identifier les solutions pour maîtriser les coûts, la régularité de l’approvisionnement et l’information auprès des convives.
Témoignage : Olivier Duron
Élu au comité d’entreprise de Bayard Presse, Paris
« A Bayard Presse, le restaurant est géré par le comité d’entreprise, auquel je participe en tant qu’élu. En 2002, étant très impliqués dans l’écologie, nous avons voulu proposer des aliments et repas bio réguliers dans notre restaurant. A l’époque rien n’existait. Nous avons donc dû convaincre notre prestataire de s’adapter à notre demande. C’était pour lui très nouveau et compliqué : les filières n’étaient pas construites, cela lui demandait du travail supplémentaire et le prix faisait barrage. Notre direction n’était pas opposée au projet, mais n’était pas motrice et nous a laissé gérer la mise en place. L’initiative a été considérée avec méfiance par certains, en raison du prix plus élevé des repas qui en faisait une démarche “non sociale”. Pourtant les salariés l’ont très bien comprise et accueillie. A force de patience et de pédagogie, l’idée a fait son chemin et paraît aujourd’hui naturelle. Mais nous devons rester très impliqués car dès que nous relâchons nos efforts, le projet s’effrite un peu. L’implication de toutes les parties, CE, direction et prestataires, est vraiment la clé. Ce n’est pas le genre de projet que l’on peut imposer. »
Source : La bio en restauration collective – Les conditions de la réussite- Des témoignages pour comprendre. Bio Consom’acteurs. 2010.
Dernière modification de cet article : 3 juillet 2024