En France comme dans le monde, les conséquences du changement climatique se font déjà sentir, avec des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses, des sécheresses prolongées, des inondations dévastatrices et des tempêtes de plus en plus violentes.
Pour y faire face, deux stratégies complémentaires émergent. Les politiques d’atténuation, d’une part, visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement de la planète. Les politiques d’adaptation, d’autre part, consistent à s’ajuster aux changements inévitables pour en limiter les impacts sur les populations. Si la France tarde à mettre en œuvre des mesures assez ambitieuses en termes d’atténuation, elle ne se fixe pas d’objectifs clairs sur l’adaptation et ne prend pas de mesures suffisantes correspondant à ces propres objectifs.
En avril 2024, le Haut Conseil pour le Climat dans une lettre au gouvernement a signalé notre impréparation aux conséquences du changement climatique : « La France est particulièrement exposée aux conséquences du réchauffement climatique, mais n’est pas prête à y faire face car les politiques d’adaptation souffrent d’un manque d’objectifs opérationnels, de moyens, et de suivi. ».
De plus, si ce sont les plus riches qui émettent le plus de gaz à effet de serre (GES) et qui aggravent le plus la crise climatique, ce sont les ménages pauvres et modestes, femmes, enfants, personnes âgées, groupes marginalisés, qui sont en première ligne des conséquences du changement climatique.
Enfin, l’État joue un double jeu puisqu’il programme à la fois des investissements qui ne sont pas adaptés (environ 50 milliards d’euros), et par ailleurs porte des politiques en totale contradiction avec la nécessité urgente de s’adapter. Soutien diplomatique aux entreprises d’énergie fossile, politiques d’artificialisation des sols ou stimulant le mal-logement, soutien à l’agro-industrie ou subventions massives à des activités qui contribuent au changement climatique, ainsi qu’absence de protection réelle de nos aires marines protégées.
Ce rapport montre les impacts inégalitaires du changement climatique sur les populations, et met en lumière ses conséquences sur les inégalités et les droits humains. Il analyse les politiques actuelles d’adaptation en France et formule enfin des recommandations pour une adaptation équitable, juste et efficace.
En ce sens, l’adaptation juste est définie comme une démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences en prenant en considération les vulnérabilités et les capacités différenciées des personnes physiques, morales, collectivités et territoires, afin que les mesures bénéficient à toutes et tous.
Dernière modification de cet article : 29 octobre 2024